LES ÉDITOS DE SQUAALY
Octobre 2024
Flotte comme un goût de covid et de confinement en cette rentrée au sein de l’équipe Nomad. Pourtant à en croire le communiqué de Santé publique France, daté du 2 octobre : « Les indicateurs syndromiques étaient en semaine 39 (du 23 au 29 septembre - NdR) en diminution en ville et en hausse à l’hôpital. Chez les 65 ans et plus, une augmentation était toutefois observée pour les deux types d'indicateurs. ». Les 65 ans et plus ne sont pas représentés pour l’instant au Nomad, retraite oblige. Pourvu qu’ça dure ! Pour ce qui est du 65 ans et moins, il n’y a que moi en l’occurrence, et tout va bien, merci. Idem pour le reste de l’équipe qui joue plutôt dans les catégories 50 ans et moins, 40 ans et moins, voire 30 ans et moins. Que se passe-t-il alors ? Juste un retour des réunions en distanciel, « bleu comme tes yeux, un jour de mistral » dirais-je, en redonnant vie à ce mot délicieux, à ce distanciel qu’on avait presque oublié, enterré même, sous un tas de masques pas encore usagés. Ces fameuses réunions sont de retour. Plus de salle de concert, plus de bureau et toujours du boulot : une prochaine édition du Festival Babel Minot à construire et tant d’autres activités à mener, de tâches à réaliser, de dossier à remplir. « Chacun chez soi et une bonne connexion pour tous » est le nouveau credo de cette équipe réellement nomade. Au registre des relents de parfums d’un passé pré-dystopique qui me laissent sur le carreau, revient à ma mémoire le souvenir des réactions unanimes du corps électoral à chaque poussée de fièvre de la droite extrême. Remember 2002, et plus récemment 2017, 2022 et 2024, sans oublier tous les scrutins locaux au cours desquels, cette dynamique a fermé la porte aux candidats du front puis du rassemblement national. Etrange bascule nominale d’ailleurs, pour un parti qui du front qu’il portait bas est passé sans sourciller au rassemblement. Un parti qui a toujours plutôt jouer la carte de la division que celle du rassemblement. Mais revenons à ce parfum unitaire, qui aujourd’hui s’accommode mal des propos du ministre de l’Intérieur, Mr Retailleau, tailleau, Bruno de son petit nom, Nono probablement pour ses intimes. On ne combat pas un ennemi sur son terrain, un terrain qu’il connait et maîtrise bien mieux que nous. On le combat en l’obligeant àen sortir, en l’entrainant ailleurs, en proposant autre chose, en faisant entendre d’autres voix, en réintroduisant l’amour au cœur du débat par exemple. Car, que l’on soit athée ou croyant, l’amour est le sentiment qui nous unit tous pour peu qu’on le laisse vibrer. Pour cela peut-être faut-il savoir couper sonnettes et alertes de nos téléphones, libérer nos esprits des vociférations de nos télés et refuser leurs surenchères tonitruantes. L’amour est là, et lui, à la différence de notre Ministre nouvellement nommé, avance à bas bruits est finit toujours par gagner !
Septembre 2024
Je ne redirai pas là ma farouche, notre farouche opposition au r.n.. Rien de nouveau de ce côté-ci, tant pour moi que pour toute l’équipe du Nomad. Pas la peine de vous dire ce que vous devez faire, vous le savez aussi bien que moi, que nous… ou pas. Ce « ou pas » me file parfois quelques frissons dans le dos. « Et si le barrage venait à céder… » peut de temps à autre, tourbillonner sous ma boite crânienne. Lundi matin, quel que soit le résultat, il faudra continuer à avancer parce qu’on n’a pas d’autre choix, parce que si le cordon sanitaire n’a pas encore rendu totalement l’âme (je suis un éternel optimiste), il s’est détendu façon élastique d’un vieux slibard. Quand plus de 3 français sur 10 votent pour des partis qui hiérarchisent les humains en fonction de leurs couleurs de peaux, selon leurs origines, que dire de plus ? Quand plus de 3 français sur 3 pensent dans un des pays les plus riches de notre monde, que leurs problèmes viennent de personnes qu’ils ou elles n’ont pour certains jamais croisées que rêver ? Lundi matin, il faudra repousser la peur, reconstruire l’élan collectif qui a vu fleurir les grandes victoires sociales et sociétales au siècle dernier. Il faudra créer des espoirs, des envies, plutôt des animosités et des rancœurs. Il faudra se parler. Pas juste entre voisins et amis, mais aussi aux voisins de nos voisins, aux amis de nos amis et un peu plus loin encore. Si l’on veut ne plus à avoir à voter contre, il faut agir. Rien ne se dégonflera d’un coup de baguette magique, pas plus ma bedaine de sexa qui mange 5 fruits et légumes/jour et beaucoup de chocolat, que la tentation du truc qu’on n’a jamais essayé et les idées malsaines qui vont avec. La baguette magique ne peut rien, pas plus que le bâton d’ailleurs. Il faudra rendre à l’école ses vertus émancipatrices, permettre à chacun d’avoir la possibilité de devenir ce qu’il aimerait être. Cela passe par des engagements forts. Cela nécessite de redévelopper les services publics, de redonner du sens aux mots solidarité, fraternité, humanité. Dimanche soir n’est pas une fin en soi… Dimanche soir me donne faim d’ensemble ! La table peut être un premier lieu de rendez-vous autour d’un couscous ou d’une pizza, d’un hachis-parmentier, d’un kebab ou d’une paella. Manger et discuter, avec comme règle de ne pas parler la bouche pleine, ce qui nous laissera d’écouter, de nous écouter ! Bon appétit et que votre été soit doux comme le premier rayon du soleil qui perce la nuit !
Juillet
2024
J’attends, tu attends, il ou elle attend, nous attendons, vous attendez, ils ou elles attendent Attendre, quel beau verbe, un verbe qu’on peut même conjuguer au futur ! J’attendrai, tu attendras, il ou elle attendra, nous attendrons, vous attendrez, ils ou elles attendront. Au conditionnel aussi, présent et futur… mais c’est à l’infinitif que je le kiffe ! Attendre un premier ministre… Barnier a été nommé, on n’attend plus ! Attendre un gouvernement… pour bientôt, sans date annoncée histoire de ne pas prendre de risque. C’est long, de plus en plus long, car vérifier le dossier de chacun, de chacune pour être sûr de tout est dans les clous et qu’on ne va pas se faire pointer en deux-deux, prend du temps ! Attendre des locaux provisoires pour continuer à travailler sur Babel Minots et la Cité des Minots, les équipes s’en charge en plus de leurs boulots, depuis un coin table dans la cuisine de chacun et chacune. Merci à elles. Attendre un lieu ou redémarrer de manière pérenne ce qui a été et est depuis 25 ans la première raison d’être du Nomad, à savoir l’organisation et la diffusion de spectacles vivants avec une programmation à l’année, chacun et chacune y travaillent depuis le même coin de table dans sa cuisine ou lors de réunion avec les opérateurs de la Ville de Marseille. Les bonnes nouvelles sont pour bientôt ou juste après. Attendre que mon café ait fini de couler. C’est fait ! c’est l’heure de ma pause et elle ne saurait attendre. Bonne rentrée à toutes et tous, même si cette chute d’édito attendu une quinzaine de jours est en fait assez attendue !
Juin 2024
A l’ultime fin du mois de juin, le dimanche 30 donc, puisqu’on ne peut aller plus loin, le Nomad’, boulevard Briançon aura vécu. Il ne sera plus que souvenirs éparpillés dans nos mémoires fragmentées. Plus de concert, plus de répet’, plus de filage, plus de show-case, plus d’enregistrement et plus de coup à boire à l’heure du concert, accoudé.e en solo ou bien accompagné à ce drôle de bar tout près de l’escalier, au premier étage de ce bâtiment de l’ère industrielle. Au niveau 1 de ce hangar, reconverti en espace culturel ouvert à tous les publics et à une foultitude d’artistes, une équipe, des équipes successives ou agglomérées dont celle du festival Nuits Métis qui fut accueillie un temps en ces murs, ont œuvré pour que les publics, tous les publics des plus jeunes aux parfois déjà anciens, et une foultitude d’artistes se rencontrent. Et réciproquement. Au Nomad’, bien sûr, mais aussi hors les murs, lors des éditions du festival Babel Minots ou des concerts de Temenik Electric. Le Nomad’ boulevard Briançon est mort, vive le Nomad’ ! Quid du Parrain, alors ? On ne le déboulonnera pas aussi facilement que ça ! On ne me déboulonnera pas aussi facilement que ça ! Quoi qu’il arrive et jusqu’à ma dernière heure, je suis et resterai Parrain du Nomad’, « Parrain à vie » m’a-t-on dit très vite après ma prise de fonction au début 2011. Parrain d’un Nomad’ sans mur ni adresse. Parrain d’un Nomad’ enfin réellement nomade. Un parrain apatride du fait de ces territoires libérés, débarassés de sa scène et de tout ce qui faisait sa vie, d’un Nomad rendus aux promoteurs immobiliers qui en nous promettant dense verticalité, nous bouchent l’horizon le long des golfes clairs. Parrain d’un lieu à trouver. Parrain d’un Nomad du turfu, encore emballé dans des pochettes cartonnées à soufflets et contraint par des élastiques de contention. Un parrain qui n’a plus qu’à s’inventer un nouveau monde empli de chaleureuses fraternités pour continuer à nous aimer et à nous faire rêver. Raison de plus pour ne pas quitter ma vigie, tout en haut du mât. Et comme dit Mehdi Haddjeri, grand timonier de Temenik Electric et âme éclairée du Nomad : « On va se revoir, c’est sûr ! ». On va se revoir à Paris ! Le 23 juin au Théâtre du Chatelet où 120 minots marseillais retrouveront des marmots de la capitale pour chanter ensemble, au côté d’Angélique Kidjo accompagnée par un orchestre symphonique pour la Cité des Marmots, manifestation jumelle de la Cité des Minots, supportée par la structure albertivillarienne Ville des Musiques du Monde. On va se revoir, c’est sûr à Marseille aussi. A l’Opéra de Marseille où, en trois jours (du 26 au 28 juin), 750 minots de Marseille au total, auxquels s’additionneront le 27, 120 Marmots de Paris, revisiteront les deux premiers soirs le répertoire de la chanteuse béninoise et française, et le 28, les airs réarrangés pour grand orchestre classique de Temenik Symphonic. On va se revoir, rien n’est jamais fini !
Mai 2024
Les mots ont du sens, et ce n’est pas moi accroché à mon édito, tel un bagnard à son boulet ou une moule à son rocher, qui dirai le contraire. Les mots ont du sens, et je m’étonne que personne n’ait sursauté quand, du président au dernier de ses ministres, tous ont parlé, Intérieur et Justice en tête, de « place nette » pour qualifier l’opération de police, milice, organisée (excusez moi un réflexe de boomer) il y a peu à Mayotte à l’encontre d’êtres humains qui circulent d’île en île comme les habitants de cette archipel, ces familles l’ont toujours fait à travers les siècles. Place nette, une locution déjà utilisée quelques semaines auparavant à l’encontre des dealers qui ont la main sur les cités marseillaises. Sans nier la violence des récits entendus, dans un cas comme dans l’autre, on ne peut appliquer sans arrières pensées douteuses les mêmes méthodes, ou juste le même vocable, au risque de valider les lubies et les phobies d’une droite extrême, contre laquelle il est peut être bon de lui rappeler, notre président a été élu. Sur ce, je retourne sur mon rocher, j’ai des pierres à casser et des mots à ordonner dans le bons sens.
Avril 2024
Dans le dernier édito, je basculais, transposais la notion dans de shrinkflation, de réduflation dans le monde des salariés. Plaidant qu’aucun mois de février n’a jamais plongé une entreprise dans la faillite, j’imaginais une généralisation de la pratique des mois de 29 voire 28 jours à tous les mois de l’année et pas juste à celui de février. Qui sait, me disais-je en mon for intérieur, devrions-nous peut-être même amplifier cette réduflation et passer au mois de 20 jours, histoire d’en finir avec les fins de mois difficiles ? Tout ça me semblait parfait. A toi aussi, puisqu’aucun courrier, aucune missive ou post n’est venu contredire mon propos. Un accord parfait, auquel je suis tenté de mettre un bémol aujourd’hui. Un mois de 29 ou de 28 jours, voire de 20, c’est un édito qui revient d’autant plus vite et d’autant plus souvent, ce qui peut vous réjouir vous fidèle lecteur, mais qui, à moi me pose un vrai problème comme disent les personnes qui cherchent à t’embrouiller, un problème n’ayant pas besoin d’être vrai pour être un problème. Au final, mon « gagner autant pour travailler moins », belle formule au demeurant, imprimée dans le marbre des éditos du Nomad, nourrit un « gagner autant pour travailler plus ». Définitivement, méfions des belles formules aguicheuses. Les idées simples ne sont pas forcément les meilleures !
Février 2024
Aujourd’hui, la pratique est connue. Des reportages à des heures de grande écoute, ont documenté le sujet. La shrinkflation ou réduflation n’a plus de secret pour nous. Monnaie courante dans la grande distribution, cette stratégie commerciale, celle pratique marketing consiste à diminuer la quantité de produit contenu dans un bien sans en modifier le prix. Ni vu ni connu, je t’embrouille. Le tour est joué et nous benoîtement, on continue de verser notre obole, en faisant remarquer dans le meilleur des cas qu’on n’est pas dupe, mais on ne change rien, comme si on appréciait ce tour de passe, cette carabistouille. Une carabistouille que ce mois de février éclaire d’un jour nouveau, d’un mois nouveau, dirais-je ; un mois de 29 jour. Généralisons le mois de février, car aucune entreprise, fut-elle petite, n’a à ce que je sache, fait faillite du fait du mois de février. Shrinkflationons nos salaires. Travaillons moins pour gagner autant. Pourquoi ce qui marche en février, et toute l’année pour le cacao, les pâtes, les produits de première nécessité ne fonctionnerait-il pas pour nos salaires ?
Janvier 2024
Au 1er janvier 2024, Pole Emploi devient France Travail pour mieux accompagner les personnes en recherche d’emploi… » pouvait-on entendre il y a quelques jours encore, après avoir composé le 3949 pour joindre l’organisme en charge des personnes sans emploi. Donc, depuis le début de l’année, pour mieux accompagner ces personnes, on ne se contente plus de leur donner le bras pour les aider à traverser la route selon la maxime présidentielle, on change le nom de la structure qui les accompagne, comme on change de Première Ministre, en espérant que cela ait une incidence. Imaginons que cela suffise, que ce tour de passe-passe, ni vu ni connu, porte ses fruits comme un cerisier en mai, je serai d’avis qu’on généralise le procédé. On ne parlerait plus par exemple de SDF, mais de nouveaux locataires, voire propriétaires en glissant juste avant le mot France pour tenter de rassurer ceux qu’on a tourmenté, apeuré ; et le tour serait joué. Finies les tentes au coin des rues. Terminés les matelas empunaisés, couchés à même le bitume à la nuit tombée. Qu’elle que soit la langue parlée, celle de Molière, des minots sur les réseaux sociaux ou des technocrates du monde de demain, on ne peut laisser des êtres humains à la rue, dans le froid ou sous le cagnard. Notre monde ne tourne pas très rond et on ne pense qu’à changer les noms, à modifier des enseignes avant de se vanter d’une probable baisse du nombre de chômeurs pour justifier du coût de l’opé, du liftng. Si possible baisse il y a, on la devra avant tout à la courbe démographique qui annonce dans les mois à venir plus de nouveaux retraités que de futurs travailleurs. Le choix des mots n’y ait pour rien. Alors, occupons-nous réellement des maux pour espérer avoir une bonne année ! Une année que je vous souhaite la meilleure possible. Une année qui verra au printemps le départ vers un lieu encore à trouver, du Nomad Café pour de nouvelles aventures. Une année, où nous fêterons aussi les 10 ans du Festival Babel Minots et qui verra la Cité des Minots labellisée Olympiade Culturelle des Jeux Olympiques 2024. Que tous nos souhaits, que tous vos souhaits se réalisent. « C’est mon projet » comme braillait l’autre. Action !
Décembre 2023
Je ne vous ferai pas le coup du dernier édito de l’année, celui qui précède fêtes et bilans. J’ai trop de respect pour vous comme pour moi, pour m’imaginer dresser un bilan comme d’autres déposent, assiettes, verres, couverts et déco sur une table avant de faire bombance. Cette année, je festoierai sans faste parce que je suis là et vivant, là et heureux d’être vivant quand trop sont parti(e)s dans l’effroi des guerres ou le silence anonyme des vies qui se taisent à jamais. Cette année, plus encore que par le passé, je ferai la fête léger. Léger et la tête haute, porté par mes amitiés au long cours et des idéaux qui ne courent pas les caniveaux, mais tutoient les astres. Dans ma nacelle, sous un ballon gonflé à l’amour du genre humain, je voguerais loin de nos crises, de nos reculades et désillusions. Bon bout d’an à tous, c’était le dernier édito de l’année
Novembre 2023
Parce qu’ « issu d'un peuple qui a beaucoup souffert » comme clamait en musique Tonton David il y a plus de 30 ans, la pensée raciste m’est étrangère et intolérable. Parce que mon peuple à moi, ma famille, incarnée par ma Grand-Mère qui a perdu sœur, beau-frère et autres proches, enlevé.es par la folie des hommes et leurs pensées en ism bien nazes, l’idée même de persécutions, de pogroms ici ou ailleurs, m’horrifie. Parce que, comme de nombreuses autres, ma famille porte les stigmates cette pensée raciste et de ses funestes conséquences, à savoir des branches de notre arbre généalogique à jamais tronquées et ce de manière consciente et délibéré, j’ai foi dans le plus jamais ça. Ainsi, je me réjouis à chaque fois qu’un homme, une femme politique agrège le devenir d’un juif vilipendé à celui de la nation française. Parce que l’universalisme des lumières qui nous guide et irradie sa pensée bien au-delà du cercle ma famille, je ne comprends pas qu’il n’en soit pas de même pour tous les habitants de ce beau pays de France; pays où l’on peut malheureusement encore entendre à des heures de grandes écoutes, des hommes, des femmes déblatérer et cracher leur fiel suprémaciste et xénophobe, à l’encontre de mes frères et sœurs de religion musulmane. Plus jamais ça et pour tout le monde !
Octobre 2023
Ma détestation de la guerre n’est pas nouvelle. Comme Prévert, je suis intimement persuadé qu’elle serait un bienfait des Dieux si elle ne tuait que des professionnels, mais on sait tous, à commencer par les victimes des deux camps et les vendeurs d’armes, que cela est faux. Mes pensées vont de fait à toutes les qui ont vu leurs vies brisées par une arme blanche, un éclat d’obus ou l’effondrement de leur maison. Ma détestation de la guerre n'a d’égale que celle de la connerie abyssale d’hommes ou de femmes qui jouent avec l’émotion naturelle, réclamant au lendemain de l’attaque du Hamas, la suspension de l’aide de la France au développement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Sans manier le fusil, sans conduire de char, le message sur X d’un de ceux-là est bien plus violent encore que le militaire qui au final ne fait que son métier, sinistre métier. Ce monsieur, triste sire enfoncé dans son fauteuil de roi du carnaval d’un parti se revendiquant de la République, fait le choix d’affamer les populations qui, de victimes collatérales de l’enferment et de leurs chefs deviennent cibles de sa bêtise au service de ses pensées électoralistes. Parfois, des êtres humains me donnent la nausée.
Septembre 2023
« Pourquoi y a-t-il tant de modèles de voitures alors qu’une auto, c’est 4 roues, un moteur, un volant et que ça sert à nous déplacer ? » me demandait il y a un peu plus de 25 ans, un minot qui sur la pointe des pieds atteignait à peine l’âge de raison. La remarque de ce bout d’chou qui pensait déjà au monde de demain, valait son pesant de caramels mous et j’avais, je l’avoue à l’époque, sorti mon meilleur dentier pour la mâcher, l’avaler et enfin la régurgiter, avançant mécaniquement, un à un mes arguments, tels des pions aux échecs prêts à être sacrifier à la moindre contre-attaque. J’avais alors évoqué la diversité de nos besoins, de nos envies aussi. Mon verbiage de première année d’école de commerce ne le convainquant qu’à moitié, pas plus que moi d’ailleurs ; j’avais chargé la mule et ne lui laissant même pas le temps de souffler, avais ajouté qu’au-delà de la multiplicité de nos besoins ; nos personnalités et nos désirs de représentation pouvaient eux aussi et cela de manière insidieuse, participer au choix de notre automobile. J’assenais même que pour certains la voiture n’est pas qu’un moyen de locomotion, mais un prolongement de leur être. Qu’il en est et pas juste une minorité, précisais-je tel un expert télé de la conso, pour qui le véhicule est un marqueur économique, social, culturel voire même politique et que s’opère chez eux, sans anesthésie aucune, une sorte de transfert entre leur bagnole et eux. Mon déroulé était parfait. Je justifiais ; mieux, je validais ainsi la diversité, les séries limitées et même les finitions sur mesure, tout en m’excluant de fait de ce groupe qui transcende les catégories socio-pros, par mes propos à la 3ème personne. Un déroulé qui reste aujourd’hui d’actualité. Il se trouve que ces hommes et ces femmes, addicts aux offres personnalisées, aux modèles à options qui vont jusqu’au choix de la couleur des accoudoirs ou du repose tête, ces fous et folles de diversité, ces accrocs aux offres marketées réclament à cor et à cri le retour de l’uniforme ! Franchement comme on dit ici, il y a quelque chose dans notre monde hexagonal que je ne comprends
Juillet 2023
Il est des années qui se bouclent par des concerts qui ont réuni au Silo, deux soirs durant 500 enfants de Marseille et les musiciens de Temenik Electric après des mois de travail. Il est des années qui se bouclent, sans lendemain connu, face au port, sur des bravos et des youyous qui accompagnent le chant des enfants de Marseille reprenant une dizaine de chansons créées par des artistes originaires d’Algérie qui, entre les années 30 et aujourd’hui, ont mis en musique et chanté de ce côté de la Grande Bleue, l’exil, le déracinement. Des artistes qui ont enchanté notre quotidien à tous de leurs ritournelles éternelles. Il est des années qui se bouclent, sans futur pour le Nomad Café. Pourtant l’esprit aventureux de cette salle du boulevard Briançon résistera à la perte de ses murs originels et aux plans d’aménagements du Marseille demain. Parce que les graines plantées finissent toujours par éclore. Parce que le Marseille du tur-fu ne peut s’imaginer sans Nomad, un Nomad chaleureux, accueillant, ouvert à tous les publics, dès le plus jeune âge, et sans limite. Un Nomad ouvert à tous les projets artistiques qui pensent l’Autre comme un frère, une sœur, un ami. Parce qu’on fait tous partie de la même famille, de la même bande, parce qu’on est tous sur le même bateau, n’en déplaise aux grincheux, aux aigris, aux ternes et aux insipides. Ce Nomad qui a su accompagner Temenik Electric; ce Nomad qui a su porter avec Villes et Musiques du Monde, Babel Minots, le festival musical jeune public; ce Nomad qui a offert à des enfants de Marseille ces moments de grâce, et déposé des graines d’étoile dans leurs yeux, est prêt pour affronter demain. Parce que l’espoir est notre lumière et notre travail quotidien est notre salut ; il est des années qui se bouclent avec envie et désir de voir naitre d’autres plus fortes encore, plus fraternelles et plus émotionnellement riches. A très vite, bel été à toutes et tous. « On va se revoir, tu le sais » comme clame Mehdi Haddjeri à la fin de chaque concert de Temenik Electric. « On va se revoir… ».
Juin 2023
Peut-être est-ce la proximité avec les concerts de la Cité des Minots qui réunissent cette année, autour des chants de l’exil algérien, des enfants des écoles de Marseille et les musiciens de Temenik Electric, ou plus simplement mon retour d’un bref séjour dans une zone aride du monde, mais nait en moi l’envie de dessiner un mouton. Oui un mouton comme quand j’étais minot, ou presque. Sauf que mon mouton à moi ne doit rien à St-Ex’. il n’est pas un mouton pour Petit Prince du désert, mais plutôt un mouton pas pareil, un mouton différent, un mouton à cinq pattes, un mouton qui ne marche pas au même pas ou dans la même direction que tout le troupeau. Un mouton trouble-fête, un mouton empêcheur de tourner en rond qui nous interroge sur sa place, son rôle quelques soient ses penchants, quelques soient ses désirs de carré, de triangle ou de forme moins convenue. Un mouton qui comme tous les autres moutons doit trouver sa place au sein du troupeau, une place qu’il se dessine, mais une place qu’on lui fait aussi. Nos religions, toutes nos religions quel que soit le message d’amour véhiculé, nous enjoignent toutes de refuser la barbarie, d’aimer son prochain, pas juste son semblable, pas juste son fac-similé, mais son prochain, celui en devenir, celui qui n’est pas encore là, celui dont on ne sait pas encore tout. La philosophie des lumières ne dit pas autre chose. Se passer de dieu, ne pas être touché ou refuser la verticalité de ce message ne fait pas de nous, de moi en tout cas, un être sans foi ni loi, un mollusque, un être sans colonne vertébral. On ne peut faire monde, sans inventer ensemble cette place. On ne peut vivre en paix sans cette place pour ce mouton. En paix avec les autres, et en paix avec soi-même car on a tous une cinquième patte qui pousse quelque part en nous. Chaque puissant, quel que soit son grade, sa place se doit d’avoir ça à l’esprit. A l’esprit, pas au bout de la baïonnette. Peut-être est-ce la proximité avec les concerts de la Cité des Minots ou simplement l’air du temps, mais nait en moi l’envie de dessiner un troupeau de moutons pour accueillir mon mouton.
Mai 2023
En mai, faites ce qu’il vous plait… mais pas tout !! Faites vos jeux, rien ne va plus, carton rouge pépère et impasse ! Les protestations pacifiques contre le report de l’âge légal de départ à la retraite sont désormais interdites, plus le droit de brandir un bout de papier coloré, ni même de taper sur le cul d'une vieille casserole dans le périmètre présidentiel ; pendant que les néo-nazis, eux, sont autorisés à exhiber leurs noirs desseins sur le pavé parisien. C’est pourquoi je vous ne raconterai pas l’histoire de ce président mort de n’avoir su entendre, de ce monarque aux guenilles républicaines qui espérait voir rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux, d’un arc de triomphe qu’on croyait éteint au bout des Champs Élysées. « Elysée, élisez-moi » qu’il avait dit « pour faire barrage ». J’ai voté, on a voté des fourmis plein les doigts… on a voté pour faire barrage, la digue, la digue… De Nantes à Montaigu, la digue du cul !
Avril 2023
Je n’ai aucun problème avec les pseudos. Pire ou mieux, c’est selon, à vous de voir ; j’aime ça. Oui, j’aime les pseudos parce que je suis un gars organisé, structuré, un petit génie de l’organisation même, c’est du moins ce qui se disait il y a quelques décennies quand jeune, j’étais. Donnez-moi une boite pleine de vis, de boulons et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je vous organise tout ce bric à brac en petites boites par taille (diamètre et longueur). Comme Desproges, j’aime que dans mon bordel, tout soit bien rangé… C’en est presque maladif. Il en va de même pour les pseudos. Squaaly pour mes activités journalistiques presse écrite ou radio, pour l’instant je n’ai pas tracé de limite. Big Buddha quand, DJ sans particule, je suis aux platines et Goldenberg & Schmuyle pour la scène quand, il y a une dizaine d’années, en groupe, en band, le plus petit big band du monde, je parlais en sandwich entre musique et images, sur de la musique et sous des images pour être précis (une paire de clips et quelques extraits de concerts sont sur Youtube ou Viméo pour en témoigner.). J’aime ces organisations qui permettent au bordélique que je suis de toujours retomber sur mes pieds, comme un chat qui loupe la rambarde du 4 étage. J’aime l’ordre et je ne comprends pas qu’au nom même de cet ordre, certains qui se disent du bon côté de du bâton s’autorisent à donner deux pseudos à deux entités qui ont exactement la même fonction, à savoir le maintien de l’ordre à tout prix. Un temps appelées les Voltigeurs, cette brigade de motards frappeurs a été dissoute au lendemain de décès en décembre 1986 de Malik Oussekine un jeune manifestant opposé au projet de réforme universitaire défendu à l’époque par le Ministre délégué Alain Devaquet. Depuis début 2019, un corps similaire, sous couvert de Brigade de Répression des Actions Violentes Motorisée, les très contreversées BRAV-M a été créé par le Préfet Michel Delpuech (ça ferait presque sourire à un “u” près… en fredonnant Que Marianne était jolie…). Que Marianne était défigurée car la BRAV-M ni va pas avec le dos du bâton. A la différence des Voltigeurs, les bastonneurs seraient tenus de descendre de la moto avant de frapper. Voltigeur ou BRAV-M, deux pseudos pour une même finalité, c’en est un de trop et c’est surtout un maquillage à même de tenter de faire oublier que ces brigades ont été interdites. Quand c’est non, c’est non ! Il faudra bien que cela finisse par entrer dans les oreilles refractaires de ceux qui n’aiment pas que les manifestants manifestent ! Sur ce bonne manif et rendez-vous en mai, « mai, mai, mai Marseille mai, mai, mai, mai Marseille » pour paraphraser Nougaro.
Mars 2023
Pondre un édito, c’est avant tout, pour qu’il est la bonne forme et le jaune bien jaune, qu’il passe tout seul sans se briser, s’éparpiller au premier contact, au premier sol, c’est lire beaucoup. Tout et rien ! Des pubs sur le mur d’en face comme des articles de fond dans le journal qui finira par emballer le poisson. Des livres qu’on dévore d’un trait ou presque comme ceux qu’on ne finit jamais et qui s’empilent face au lit. Pondre un édito, c’est se nourrir du temps et espérer même, vanité oh vanité, avoir une incidence dessus, même quand le fond de l’air est frais. Pondre un édito, c’est oser tout oublier et rêver. Au mois 3 de l’année 23 du siècle 21, j’ai lu : « Un jour un sage n’a rien dit », et la phrase a fait tilt dans ma tête. J’ai frisé le game over et me suis repris. Same player shoot again. J’ai pensé, réfléchi, cogité et me suis dit que ma vérité était là, juste là ou tout à côté : « Un jour, un sage n’a rien écrit ! ». Mais alors, à quoi bon, tous ces caractères qui n’en manquent pas, alignés juste avant. Que j’aimerai te laisser sur un définitif et contradictoire « un jour, un sage n’a rien écrit », mais j’en suis incapable ou juste pas si sage que ça. Rendez-vous en avril pour un prochain édito (ou pas) et d’ici là ne te fais pas de bile, je ne piperai mot, n’écrirai rien ou presque rien !
Février 2023
« Le travail c’est la santé » chantait au mitan des années 60 Henri Salvador, avant d’ajouter : « Rien faire, c’est la converser ! ». Aujourd’hui, je me souviens de ce refrain que je reprenais à tue-tête à l’époque comme nombre de jeunes de ma génération. Certains, certaines devenu.es depuis député.es ou sénateurs.trices ont dû, s’ils si elles en fredonnent encore l’air sous la douche, en oublier les paroles à en croire le projet de loi de réformes de nos retraites sur lequel ils et elles planchent. En effet, ils, elles sont prêt.es « à repousser l’âge de départ à la retraite aux calanques grecques » comme on dit ici, sans vraiment savoir ce qu’elles ont de mieux que celles de Sormiou ou Morgiou. Cela pourrait en tous cas, suffire à nous rendre irritables. Au gouvernement qui avance des rapports démographiques selon lesquels il y a de moins en moins d’actifs par retraité avec les conséquences que l’on sait pour le bon équilibre financier de nos caisses de retraites, on répondra par des chiffres de productivité en hausse. En effet, un salarié aujourd’hui produit beaucoup plus de richesse qu’auparavant. Alors pourquoi ne pas piocher dans les fruits de ce gain de productivité, pour combler le futur trou de nos caisses de retraite ? En attendant, nos député.es et sénateurs.trices ne chôment pas. Au Palais Bourbon, on discute, échange et pas qu’autour des retraites. On légifère aussi à l’initiative des partis de la majorité présidentielle (toute relative) autour d’une loi anti-squat. Un intitulé qui s’il peut rassurer le petit propriétaire et satisfaire le locataire qui paie lui, rubis sur l’ongle, son écot mensuel, vise tout autant le squatteur qui occupe hors de tout contrat un logement vide que le citoyen locataire en retard répété, donc conséquent, de paiements. Dans un cas comme dans l’autre, il est question de précarité, de manque de logement ou de travail donc de revenu. Il est question de déséquilibre, et ça, ce n’est bon pour le moral. On ne paie pas son loyer par plaisir, surtout quand on vit dans une surface calculée au plus juste de ses revenus. Cette loi cherche à durcir les peines à l’encontre de ceux qu’ils nomment squatteurs, plutôt que de trouver des solutions pour que personne n’ait à se retrouver « squatteur » comme ils disent. Comme souvent, les questions sont justes et les réponses, à côté de la plaque. A croire qu’elles ont été pondues par une intelligence artificielle (la version 2.0 des cabinets de conseil en stratégie) qui n’a d’intelligence que la rapidité du calcul. Pour ce qui est de l’aspect artificiel, il brille de tous ses feux pour masquer l’absence d’intelligence du cœur des solutions proposées ; cette intelligence qui ouvre les portes de la compassion, de la fraternité et de la solidarité. Punir ceux qui n’ont pas, plutôt que de prendre à ceux qui ont beaucoup, passionnément, à la folie, et surtout considérer que nos vies ne valent que par le travail fourni, sont des manières de penser tout droit issues d’un vieux logiciel, de ceux qui finissent par mettre les gens dans la rue, pour peu que les mensualités du crédit maison, auto ou juste conso ne leur fassent pas rebrousser chemin. Mais, jusqu’à quand ? Une question en adéquation avec la 9ème édition de Babel Minots qui se fait cette année le porte-voix des générations futures en lançant un appel « à la révolution à travers la musique et les pratiques artistiques. ». De ce programme qui déroulera une quarantaine de représentations dans 16 lieux de la ville du 21 mars au 2 avril, on reparle le mois prochain. Bon février à toutes et tous. Il devrait comme chaque année, passer très vite !
Janvier 2023
Et si pour cette nouvelle année, on ne se souhaitait rien. Si pour une fois, on n’hypothéquait pas le futur. Si on ne prenait pas de résolution, bonne ou mauvaise. Si on se contentait de savourer le temps présent en ayant compris la leçon des années que l’on vient de vivre (pour les plus chanceux d’entre nous). A quoi bon faire comme si, en zappant do, ré, mi, fa, sol, la. Notre partition est plus complexe à déchiffrer que celle du 4ème et dernier mouvement de la 9ème Symphonie de Beethoven, aussi connu sous le nom d’Hymne à la Joie. Il ne s’agit pas là, aux premières heures de l’an 2023, de remballer nos espérances comme une vieille gaule qu’on range dans un placard poussiéreux, faute de poissons, mais d’admettre que comme le Beaujo’ nouveau, ces 365 jours à venir ont eux aussi ce petit goût récurrent de banane et de pied qui année après année, caractérise ce jus primeur. Que cette remise à zéro des compteurs du temps ne rend pas moins incertaine cette nouvelle année, à l’image de toutes celles qui l’ont précédée, et qu’elle ne sera sauvée que par notre optimisme et notre joie de vivre. Alors, bonne année à toutes et tous ! Ça ne mange pas de pain et ne nous épargnera quoiqu’il arrive les odeurs de pied et banane !
Décembre 2022
Rien ne va plus. Les Iraniennes en ont ras le masque du voile et le font savoir au risque de leur vie ; pendant que les Chinois, à visage découvert, pestent aux cris de « Xi Jinping, démission ! » contre la politique Zéro Covid décidée il y a bientôt 3 ans par leur président. Nos médias et leurs spécialistes des questions internationales suivent tout ça de très près, et nous vantent au nom de la nécessaire solidarité avec les peuples en voie de libération, le combat de ces héros de la démocratie. Des héros au côté desquelles les éborgnés, les estropiés, les abimés des manifestations du premier quinquennat Macron font pâle figure. Ainsi va notre monde de poissons rouges. Pour ce qui est du second quinquennat, Elisabeth Borne, la première des ministres de ce nouveau gouvernement a déjà vidé sur les députés de tous bords, en moins de temps qu’il ne faut pour mettre un chinois dans la rue et probablement plus vite que son ombre, le barillet complet - un 6 coups - de son colt 49-3, réduisant de fait nos parlementaires au silence. Il se dit dans les travées de l’hémicycle qu’elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, pas plus tard qu’hier, après avoir rechargé son arme, un 7ème coup vient de partir, donnant des allures de passoire à la démocratie à la française. A quand le coup de trop, le coup fatal ? Quant au dérèglement climatique, n’en parlons pas. Tout début novembre, plutôt que d’avancer vers l’hiver, on se croyait au printemps, la saison de tous les renouveaux. Il parait qu’on a même vu dans certains jardins, des arbustes bourgeonner et même quelques sites internet se refaire une beauté comme si la saison des amours était de retour… Si, seulement notre nouveau site que je vous laisse découvrir d’un coup de clic, pouvait laisser présager d’un retour, en plein mois de décembre, de la saison des amours… S’il est trop tôt pour se prononcer, je vous donne toutes et tous, rendez-vous début janvier pour un nouvel édito qui fera peut-être le point sur la question des amours à moins qu’on revienne sur l’info qui vient de tomber : 2022 est d’ores et déjà l’année la plus chaude depuis qu’on enregistre les températures, c’est-à-dire un siècle bon poids. Quoiqu’il en soit, bon bout d’an à toutes et tous et à l’année prochaine
Novembre 2022
Un rituel quel qui soit, c’est bête et discipliné, et c’est en ça qu’il peut élever l’esprit, le libérer. Un rituel, c’est un rythme, une cadence presque une musique. Un rituel peut donc supporter le silence, la pause ou le soupir ; car le silence, la pause ou le soupir sont musique. Et parce qu’après le silence, la pause ou le soupir ou toute fraction de ces riens, de ces absences de son, tôt ou tard, revient la musique ; la musique de la vie qui précède souvent la musique du rituel. Sans vie, pas de rituel ! A l’identique ou sur un autre tempo, la musique est la preuve par neuf, par la nouveauté devrais-je dire, que la vie est toujours présente, que son souffle nous habite, nous construit, nous et notre futur. Mensuel depuis des lustres, l’édito s’est tu un temps, quelques mois à peine, pour prendre de la distance, pour écouter les bruits de la ville et se laisser gagner par le silence avant de le répandre tel le semeur des pièces en franc de mon enfance. L’édito s’est tu pour mieux revenir à l’approche de l’hiver et qui sait même défoncer ses propres cadres aux premiers jours de l’an 23. Mais de ça, nous parlerons le temps venu, si ce temps vient à venir. En attendant, de retour aujourd’hui, ce rituel édito se réjouit que cette année encore, le festival voué aux musiques et aux jeunes publics, imaginé et porté par Villes des Musiques du Monde (Aubervilliers) et le Nomad Café (Marseille) ne gomme pas les spécificités linguistiques et territoriales de ces deux structures, qu’il invente une collaboration non-phagocytaire, une collaboration mano-a-mano qui comme une farandole enfantine entraine Minots et Mômes vers les salles de spectacle et l’art de manière générale. Après la 8ème édition de Babel Minots qui s’est tenue à Marseille du 23 mars au 2 avril, bienvenue à la deuxième édition de Babel Mômes qui déroulent sa programmation du 13 au 27 novembre au Point Fort d’Aubervilliers. Bon Babel Mômes à toutes et à tous, de belles rencontres vous y attendent et à très vite pour un prochain rituel, pour un nouvel édito.
Juillet 2022
Le Président a perdu son absolue majorité…C’est clair, net et sans appel. C’est, à l’instant “t”, définitif, sans retour. Un truc consommé. Acté comme le jour où le président a perdu sa virginité électorale. Le puceau n’est plus, vive le plus sot ! Celui qui feint de croire qu’il a été élu sur un projet. Bienvenu à lui dans un monde où en même temps, l’on n’est pas de droite et de gauche, où l’on ne prétend pas être un rempart contre la droite extrême, tout en étant incapable d’appeler à voter contre. Un monde où les riches, les plus riches des riches sont encore plus riches et les pauvres, pas que les plus pauvres des pauvres, de plus en plus pauvres ! Ce monde des grands, ce nouveau monde qu’on nous a vendu comme inéluctable, il va falloir le bâtir de toutes pièces, déposer nos certitudes au fond d’un pilon et apprendre à échanger, écouter, dialoguer voire trialoguer et plus si non affinité. Il va falloir sans embrouiller, expliquer, composer et surtout inventer sans attendre car la maison brûle. Un Français sur deux n’a pas été voté. La maison brûle. Records de chaleur et sécheresse. La maison brule. Guerre en Europe et ailleurs. La maison brûle et la lune est si loin ! PS : Bel été à toutes et à tous. N’oubliez pas les glaçons.
Février 2022
Comme des destins qui se superposent, calque contre calque, se confrontent et racontent notre monde ; la 8ème édition de Babel Minots qui vient de fermer ses portes avec le succès que l’on sait, un sold-out sur chaque spectacle, avait comme pendant, à quelques 2500 km de nous, des enfants, mais aussi des hommes et des femmes, des civils et des soldats qui mouraient sous les bombes ou lors d’escarmouche, comme on meurt trop souvent lors de conflits tout autour de la planète. Ces odeurs de guerre, ce goût de la mort violente qu’on avait presque oubliés par ici, nous rappellent qu’au troisième millénaire, on ne sait toujours pas régler un conflit autrement qu’à coups de massue, façon homme des cavernes. Pire, on continue de vendre des armes de plus en plus sophistiquées, tout en s’étonnant, des larmes à l’œil qu’elles fassent des morts. Que deviendront ces enfants qui ont perdu un bras, une jambe ou un parent voire les deux ? Que pèsent-ils dans la balance de notre commerce extérieur ? « A la guerre comme à la guerre » disaient certains. « A la paix comme à la paix » répondait Prévert. A la paix comme à la paix, peut-être un jour !
Janvier 2022
Comme des destins qui se superposent, calque contre calque, se confrontent et racontent notre monde ; la 8ème édition de Babel Minots qui vient de fermer ses portes avec le succès que l’on sait, un sold-out sur chaque spectacle, avait comme pendant, à quelques 2500 km de nous, des enfants, mais aussi des hommes et des femmes, des civils et des soldats qui mouraient sous les bombes ou lors d’escarmouche, comme on meurt trop souvent lors de conflits tout autour de la planète. Ces odeurs de guerre, ce goût de la mort violente qu’on avait presque oubliés par ici, nous rappellent qu’au troisième millénaire, on ne sait toujours pas régler un conflit autrement qu’à coups de massue, façon homme des cavernes. Pire, on continue de vendre des armes de plus en plus sophistiquées, tout en s’étonnant, des larmes à l’œil qu’elles fassent des morts. Que deviendront ces enfants qui ont perdu un bras, une jambe ou un parent voire les deux ? Que pèsent-ils dans la balance de notre commerce extérieur ? « A la guerre comme à la guerre » disaient certains. « A la paix comme à la paix » répondait Prévert. A la paix comme à la paix, peut-être un jour !